Après les coq et les clochets, les enfants maintenant

 

Les enfants jouent au ballon, les gendarmes interviennent

La mairie de Champfleur dans la Sarthe a pris la décision de retirer l’aire de jeux d’un de ses lotissements… La raison ? Une plainte déposée au tribunal par des riverains.

Après les coqs, les cigales, les cloches et les clochers, c’est au tour des cris d’enfants de devenir «un bruit gênant».

Surpris et déçu, le maire de Champfleur, François Hanoy, jette l’éponge : l’aire de jeux située rue des Sœurs Franciscaines va être déplacée après la grogne de riverains se plaignant du bruit… des enfants.

L’affaire a commencé pendant l’été 2018. « Nous avons installé l’aire de jeux en juillet 2018 dans un lotissement assez récent, d’une douzaine d’années. Elle s’adresse aux enfants de 8 à 12 ans environ. Nous avions déjà des jeux pour les petits dans le bourg et un City-stade récent pour les plus grands. », rapporte l’élu.

Ce terrain était parfait pour une aire de jeux, il y avait de l’espace, un champ derrière, et par dessus tout, de nombreux enfants vivent dans ce lotissement.

Mais dès l’ouverture de l’espace de jeux, un couple vient se plaindre à la mairie des nuisances sonores et demande le déplacement pur et simple de l’aire de jeux. Les plaintes continuent jusqu’à l’appel des gendarmes pendant l’été 2019 « pour voir des enfants jouer au ballon à 21 heures », soupire le maire. Avec son conseil municipal, il cherche des solutions mais le couple persiste. Une pétition est même lancée et recueille quelques signatures.

Finalement, une procédure est lancée devant le tribunal administratif et un expert mandaté. Celui-ci estime qu’il y a bien un impact sonore et préconise l’installation d’un mur anti-bruit. Ce dispositif étant « coûteux et très disgracieux », le conseil municipal prend donc la décision, la mort dans l’âme, de fermer l’aire de jeux et cherche maintenant un nouvel emplacement. « Alors, à quand un village sans coqs, cloches, animaux, enfants, école. À quand un village sans bruit, sans vie pour que certains puissent y trouver leur compte ? », se désole la commune.