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Coronavirus : une « situation hors de contrôle » en France

Covid-19 : le seuil des 50 000 nouvelles contaminations en 24 heures franchi


 

Coronavirus : Une situation inquiétante

Les chiffres du week-end montrent une montée plus forte que prévue de la deuxième vague. Sur le terrain, épidémiologistes et médecins hospitaliers considèrent la situation pire qu’au printemps. De nouvelles mesures de restrictions pour le mois de novembre sont attendues.

C’est un nouveau et triste record : 52 010 cas supplémentaires enregistrés en 24 heures. Pas loin de 100 000 en deux jours. Une barre est franchie : 2 500 personnes en réanimation. Le taux de positivité des tests poursuit sa progression : 17 %, contre 16 % samedi et seulement 4,5 % début septembre.

Panique des soignants : L’épidémiologiste Karine Lacombe, chef du service infectiologie à l’hôpital Saint-Antoine de Paris constate sur LCI : « La situation est hors de contrôle : si on attend, on va souffrir. On saura dans une semaine si le système hospitalier peut tenir le choc. La deuxième vague est plus redoutable que la première. »

Les médecins de l’Union régionale des professionnels de santé libéraux d’Auvergne-Rhône-Alpes réclament un élargissement du couvre-feu (à partir de 19 heures) et un confinement de la population le week-end : « Le temps n’est plus aux demi-mesures. L’épidémie atteint un niveau record qui dans quelques jours trouvera sa traduction dans un encombrement, voire une saturation des services hospitaliers et une catastrophe humaine puis économique et sociale. »

L’épidémiologiste Martin Blachier (CNRS) considère le couvre-feu, comme « une mesure déjà dépassée ». Pour lui, une seule solution pour ralentir la propagation du virus : « Le reconfinement d’une partie de la population ». Il avance plusieurs options en privilégiant « le reconfinement ciblé des personnes âgées et à risque et qui sont de très loin les plus nombreuses dans les hôpitaux ».

Un seul point fait consensus dans le monde médical : laisser les écoles ouvertes et séparer les jeunes, très souvent asymptomatiques, des personnes à risque. Des scientifiques préconisent des tests massifs et obligatoires en zones rouges pour justement mieux isoler et des analyses dans les réseaux d’eau pour détecter les zones sans Covid.

Quant aux hôpitaux des 54 départements en rouge, ils comptent les personnels disponibles pour mettre en face des lits de réanimation. « Ce sera plus difficile qu’en mars car plus de régions sont touchées et on n’aura pas de renforts… Les fêtes de Noël ne s’annoncent pas très joyeuses », redoute l’épidémiologiste Dominique Costagliola qui considère « que les décisions ont été prises trop tard ». La France ne va pas se rassurer en regardant nos voisins : partout, la saturation menace. Certains ont décidé de couvre-feux ou de reconfinements locaux avec trois semaines d’avance mais leur situation sanitaire n’est guère plus enviable.

Que va alors décider le gouvernement cette semaine ? Une réunion devrait se tenir mardi sans attendre le conseil des ministres de mercredi et le point hebdomadaire de Santé Publique France et du ministre Véran jeudi soir. A défaut d’obtenir les résultats de la quinzaine de couvre-feu, un nouveau tour de vis semble inéluctable : confinements locaux ou ciblés, couvre-feu à 18 heures, déplacements limités ? Une fois de plus, le démoniaque Covid-19 prend tout le monde de vitesse et aussi à contrepied.

Le président de la région Grand Est Jean Rottner affirmait hier que « nous allons vers un reconfinement » mais propose des solutions alternatives. Il a demandé à ses élus « d’être prêts dans la semaine ».

Franck Kremer

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