Ces Lorrains qui ont tout plaqué pour monter leur startup à Epinal
Tout plaquer et monter sa startup à Epinal
Des réussites Lorraines grâce à l’incubateur de startups spinalien
Se mettre à son compte et goûter enfin à un peu de liberté : qui n’en a jamais rêvé ? L’idée est parfois effrayante mais cela n’a pas empêché de nombreux entrepreneurs de se lancer. Avec ou sans filet. Il est par exemple possible de se faire accompagner en Lorraine par des incubateurs de startups comme Grand Nancy Innovation, The Pool ou Quai Alpha. L’aventure compte son lot d’angoisses mais aussi de joies, de victoires et de fiertés. Dans les Vosges, plusieurs projets ont vu le jour : rencontre avec ces lorrains qui ont plaqué leur ancien job pour devenir leur propre patron.
Monter sa propre entreprise est un grand défi, au point que certains renoncent à leur projet. D’autres ont franchi le pas, décidant de tout plaquer, y compris un CDI, pour cette grande aventure entrepreneuriale.
Loin du brouhaha des grandes métropoles, des entrepreneurs se sont installés dans des villes de taille intermédiaires comme Epinal. L’idée ? Sortir du lot dans des territoires moins saturés que Paris, Lyon ou Marseille. Ils font le pari qu’il sera plus facile de se faire repérer et que l’entraide sera plus forte que dans la masse des grandes villes. Autre avantage non négligeable : le coût de la vie, surtout de l’immobilier, qui permet de se développer sans exploser ses frais fixes. Avec le télétravail, il est même possible de recruter les talents d’autres régions sans avoir à les convaincre de se déplacer.
Mais qui sont ces entrepreneurs qui ont tout lâché, parfois du jour au lendemain, pour lancer leur startup ?
Adeline Aiguier, les maisons design bois Woodlykke (originaire de Chavelot)
« J’ai toujours eu envie de me lancer mais j’avais la trouille. Je suis restée salariée onze ans dans des cabinets d’architecture et, malgré des salaires trop bas, c’était tout de même rassurant. A l’école on nous apprend à rester dans les clous, on nous prépare à être salarié. Pas à entreprendre. Pourtant, à cause du manque de considération et d’un environnement professionnel qui stagnait, j’ai de plus en plus pensé à créer ma boîte. Par un concours de circonstances, l’entreprise dans laquelle je travaillais a été en difficulté et j’ai été licenciée économique. Ça m’a fait un déclic, j’ai compris qu’il fallait que je me lance. J’avais la chance de conserver mon salaire pendant un an, c’était l’occasion ou jamais. Je voyais la société changer, notamment avec une prise de conscience environnementale, mais pas l’architecture. J’ai donc conçu Woodlykke, des maisons en bois plus adaptée au respect de l’environnement et à nos modes de vie. Le plus dur c’est de savoir par où commencer, comment faire. J’ai décidé de me faire accompagner par le Quai Alpha à Epinal pour démythifier l’entrepreneuriat et apprendre à créer ma boîte. Il y a eu des moments difficiles, mais chaque jour je savoure mes victoires, même petites. »
« J’ai toujours eu envie de me lancer mais j’avais la trouille. Je suis restée salariée onze ans dans des cabinets d’architecture et, malgré des salaires trop bas, c’était tout de même rassurant. A l’école on nous apprend à rester dans les clous, on nous prépare à être salarié. Pas à entreprendre. Pourtant, à cause du manque de considération et d’un environnement professionnel qui stagnait, j’ai de plus en plus pensé à créer ma boîte. Par un concours de circonstances, l’entreprise dans laquelle je travaillais a été en difficulté et j’ai été licenciée économique. Ça m’a fait un déclic, j’ai compris qu’il fallait que je me lance. J’avais la chance de conserver mon salaire pendant un an, c’était l’occasion ou jamais. Je voyais la société changer, notamment avec une prise de conscience environnementale, mais pas l’architecture. J’ai donc conçu Woodlykke, des maisons en bois plus adaptée au respect de l’environnement et à nos modes de vie. Le plus dur c’est de savoir par où commencer, comment faire. J’ai décidé de me faire accompagner par le Quai Alpha à Epinal pour démythifier l’entrepreneuriat et apprendre à créer ma boîte. Il y a eu des moments difficiles, mais chaque jour je savoure mes victoires, même petites. »
Emmanuel Antonot, leader français du vélo électrique Moustache Bikes (originaire de Rambervillers)
« Mon associé Greg Sand et moi nous avons tout misé sur ce projet. Il a placé toutes ses économies dedans et moi j’ai même vendu ma maison pour tout réinvestir. J’étais déjà papa de deux enfants et lui en avait un aussi. Evidemment c’était terrifiant ! On risquait gros. Mais en même temps j’avais 37 ans et donc j’étais assez vieux pour avoir une certaine expérience et assez jeune pour prendre le risque de tenter une nouvelle aventure.
Je ne connaissais pas Greg Sand depuis longtemps, en réalité c’est notre expert-comptable qui nous avait mis en contact. Moi j’étais plutôt axé produit car je travaillais comme responsable produit et R&D dans un groupe industriel spécialisé dans le cycle et Greg était plutôt axé business. En travaillant dans ce grand groupe industriel du cycle et en observant les marchés nordiques, j’étais persuadé que le marché du vélo électrique allait décoller. J’ai essayé de le faire entendre à mon patron de l’époque mais il ne partageait pas mon point de vue. J’ai quitté mon job pour monter le projet moi-même. D’autres boîtes m’avaient chassé pour me recruter mais je savais que je me heurterais aux mêmes problèmes : je voulais être responsable de ma stratégie et assumer le risque que je prenais, quitte à échouer. Alors nous avons tout plaqué pour lancer le projet. Finalement, notre intuition s’est avérée exacte : nous avons atteint l’équilibre dès la première année, en dépassant les objectifs fixés initialement pour la troisième année. En 2019, notre chiffre d’affaires a atteint 70 millions d’euros et nous continuons notre croissance à Moustache Bikes.
Mais je n’y serais jamais arrivé seul. Il est indispensable de bien s’entourer, de diversifier les profils de l’équipe et de croiser les regards. Au-delà de la ténacité il faut de l’humilité : même quand ça commence à bien fonctionner, la bataille n’est jamais gagnée. »
« Mon associé Greg Sand et moi nous avons tout misé sur ce projet. Il a placé toutes ses économies dedans et moi j’ai même vendu ma maison pour tout réinvestir. J’étais déjà papa de deux enfants et lui en avait un aussi. Evidemment c’était terrifiant ! On risquait gros. Mais en même temps j’avais 37 ans et donc j’étais assez vieux pour avoir une certaine expérience et assez jeune pour prendre le risque de tenter une nouvelle aventure.
Je ne connaissais pas Greg Sand depuis longtemps, en réalité c’est notre expert-comptable qui nous avait mis en contact. Moi j’étais plutôt axé produit car je travaillais comme responsable produit et R&D dans un groupe industriel spécialisé dans le cycle et Greg était plutôt axé business. En travaillant dans ce grand groupe industriel du cycle et en observant les marchés nordiques, j’étais persuadé que le marché du vélo électrique allait décoller. J’ai essayé de le faire entendre à mon patron de l’époque mais il ne partageait pas mon point de vue. J’ai quitté mon job pour monter le projet moi-même. D’autres boîtes m’avaient chassé pour me recruter mais je savais que je me heurterais aux mêmes problèmes : je voulais être responsable de ma stratégie et assumer le risque que je prenais, quitte à échouer. Alors nous avons tout plaqué pour lancer le projet. Finalement, notre intuition s’est avérée exacte : nous avons atteint l’équilibre dès la première année, en dépassant les objectifs fixés initialement pour la troisième année. En 2019, notre chiffre d’affaires a atteint 70 millions d’euros et nous continuons notre croissance à Moustache Bikes.
Mais je n’y serais jamais arrivé seul. Il est indispensable de bien s’entourer, de diversifier les profils de l’équipe et de croiser les regards. Au-delà de la ténacité il faut de l’humilité : même quand ça commence à bien fonctionner, la bataille n’est jamais gagnée. »
Julien Bocquenet, l’emballage carton sur-mesure, personnalisable et en petite série Coqli.co
« L’envie d’entreprendre ne m’a jamais quitté. Même quand j’étais salarié, j’ai toujours gardé un job en freelance à côté. Mon dernier emploi salarié était dans une société de e-commerce et de vente par correspondance pour des semences et du matériel de jardin. J’étais chargé de communication et marketing. Au début, la prise en main des réseaux sociaux m’a stimulé, car on peut faire beaucoup avec ces outils. Mais, au fur et à mesure, c’est devenu une routine, surtout parce que ma direction était réfractaire au changement et à la nouveauté. Ma prise d’initiative est devenue limitée et mon patron voulait garder la main sur tout. J’ai tout plaqué, négocié une rupture conventionnelle en décembre 2018 et j’ai commencé à tester le marché pour le projet Coqli.co, concernant l’emballage carton sur-mesure. J’avais dix-sept ans d’expérience dans le carton ondulé et j’ai donc cerné rapidement les besoins du marché et de mes potentiels clients. J’avais déjà créé une boîte en 2007 avec un associé, qui n’avait pas fonctionné, mais m’avait appris plein de choses. Bien sûr, il y a toujours des difficultés quand on est à son compte, ce n’est pas tous les jours rose. Mais quand on est indépendant cette soif de faire soi-même l’emporte. Cela n’empêche pas de vouloir bien s’entourer et de se faire accompagner par des incubateurs, comme on en trouve à Nancy, Metz ou Epinal. »
« L’envie d’entreprendre ne m’a jamais quitté. Même quand j’étais salarié, j’ai toujours gardé un job en freelance à côté. Mon dernier emploi salarié était dans une société de e-commerce et de vente par correspondance pour des semences et du matériel de jardin. J’étais chargé de communication et marketing. Au début, la prise en main des réseaux sociaux m’a stimulé, car on peut faire beaucoup avec ces outils. Mais, au fur et à mesure, c’est devenu une routine, surtout parce que ma direction était réfractaire au changement et à la nouveauté. Ma prise d’initiative est devenue limitée et mon patron voulait garder la main sur tout. J’ai tout plaqué, négocié une rupture conventionnelle en décembre 2018 et j’ai commencé à tester le marché pour le projet Coqli.co, concernant l’emballage carton sur-mesure. J’avais dix-sept ans d’expérience dans le carton ondulé et j’ai donc cerné rapidement les besoins du marché et de mes potentiels clients. J’avais déjà créé une boîte en 2007 avec un associé, qui n’avait pas fonctionné, mais m’avait appris plein de choses. Bien sûr, il y a toujours des difficultés quand on est à son compte, ce n’est pas tous les jours rose. Mais quand on est indépendant cette soif de faire soi-même l’emporte. Cela n’empêche pas de vouloir bien s’entourer et de se faire accompagner par des incubateurs, comme on en trouve à Nancy, Metz ou Epinal. »