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Deux retraités sont partis ensemble après une vie d’amour

Léopold et Josette, emportés par les crues avec leur maison, sont introuvables


 

«Ils sont partis ensemble après une vie d’amour»

Une maison de l’arrière-pays niçois a été emportée par les flots, vendredi. Les deux retraités qui se trouvaient à l’intérieur sont introuvables. Leur fils témoigne.

Balayée, emportée, anéantie par les flots en quelques minutes. Vendredi, une maison de Roquebillière (près de Nice) a été complètement détruite par une rivière en furie. Partagées sur les réseaux sociaux par un journaliste de Nice Matin, des images réalisées juste avant le drame montrent ses habitants appeler désespérément à l’aide avec une petite lampe. Depuis, Léopold et Josette n’ont plus donné signe de vie, et leur fils s’est fait une raison.

Eric n’a pas la force de regarder cette terrible vidéo. Les autorités lui ont confirmé que ses parents se trouvaient bien à l’intérieur de leur maison quand les flots l’ont engloutie. «Mes parents sont portés disparus, mais je sais que c’est fini», confie-t-il à Nice Matin, les yeux rivés sur son téléphone portable dans l’attente de nouvelles.

Eric raconte avoir eu sa maman au téléphone «tous les quarts d’heure» en ce tragique vendredi après-midi. «C’est catastrophique! L’eau monte sur le chemin. On se sent en danger», expliquait Josette à son fils. Alors qu’il était au téléphone avec sa mère, Eric a entendu les voisins de ses parents, puis des gens de la mairie, leur crier d’évacuer. «J’entendais «Sortez, sortez!» J’ai crié: «Partez!». Ils s’étaient réfugiés à l’étage. L’eau commençait à monter».

Eric a pu entendre sa mère lui annoncer qu’elle et son mari allaient prendre quelques affaires et partir se réfugier chez des voisins. Et puis, plus rien. Au téléphone, un pompier a expliqué à Eric que la seule solution pour secourir ses parents était un hélitreuillage, mais les conditions ne permettaient pas aux hélicoptères de décoller. «Quand j’ai raccroché, j’ai compris que tout était fini», souffle Eric.

À ceux qui prétendent que ses parents ont refusé de quitter leur maison, le Français leur rétorque que c’est faux: «Ils n’étaient pas suicidaires. Ils ont juste mis trop de temps à évaluer la situation», affirme-t-il. Bien sûr, Josette et Léopold étaient très attachés à leur demeure, achetée en 1968. «C’était l’accomplissement de leur vie. (…) C’est ça qui me fait mal. Cette brutalité. Cette tragédie. Tout s’est brisé en quelques heures», confie Eric. Brisé, le fils du couple disparu se raccroche à cette pensée réconfortante: «Ils sont partis ensemble après une longue vie d’amour».

Franck Kremer

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