Mariés grâce à une dérogation signée par le Général de Gaulle/h1>

 

Le couple se marie la veille de la naissance du premier enfant

À 67 ans, Nicole et Philippe Houard fêtent leurs 50 ans de mariage à Dombasle-sur-Meurthe. Pour convoler en justes noces, ils ont dû demander l’autorisation du président de la République, Charles de Gaulle, qui a signé le document quelques jours avant sa démission en avril 1969.

Nicole et Philippe Houard ont fêté leurs 50 ans de mariage, samedi 11 janvier 2020, devant le maire de Dombasle-sur-Meurthe en Meurthe-et-Moselle. Ils n’avaient que 17 ans lors de leur mariage en janvier 1970. Et pour convoler si tôt, seule une autorisation du président de la République permet de déroger à la loi. Et c’est Charles de Gaulle en personne qui a signé la lettre dans les jours précédant sa démission en avril 1969 rapport l’Est Républicain.

« C’est mon parrain qui nous a aidés à rédiger la lettre à la présidence de la République, il était à la mairie de Dombasle », explique Nicole. La réponse est arrivée en une semaine. « J’ai trouvé ça rapide », s’étonne encore Philippe. Un document perdu lors d’un déménagement, mais Nicole se souvient encore avec tristesse de la mort de De Gaulle en novembre 1970. Les jeunes gens s’étaient rencontrés à Dombasle à 15 ans, le garçon était apprenti et la fille à l’école. Philippe travaillait sur un chantier et Nicole passait devant. Bals, cinéma et balades le long de la Meurthe, ils ne pensent pas au mariage jusqu’au moment où Nicole s’aperçoit qu’elle est enceinte.

« C’était possible de vivre ensemble sans être marié, mais ça ne nous intéressait pas », explique Philippe tenant la main de sa femme. « Les jeunes de maintenant, ils s’amusent. Nous, c’était sérieux. »

L’autorisation en poche, la cérémonie est fixée au 10 janvier 1970. Juste à temps, leur premier enfant va naître le 11 janvier à 15 h. C’est le jeune homme qui travaille le soir au noir pour payer la robe de sa promise. En effet, le père de la future mariée s’oppose à cette union. Une célébration simple, avec les familles, nombreuses. Ils sont onze enfants de son côté à elle et quatre pour lui. Bien que n’étant pas les aînés, ils sont les premiers à se marier.

La vie de ce si jeune couple n’a pas été simple. Après six mois à vivre dans la famille, ils s’installent à Saint-Nicolas-de-Port avant un retour à Dombasle où Philippe va construire de ses mains leur maison. « On en a bavé », reconnaît Nicole. « Je n’ai jamais regretté », coupe son mari. « Non », acquiesce-t-elle. Trois garçons sont nés. Pour nourrir sa famille, Philippe travaillait chez Pont-à-Mousson SA à Toul pendant plus de vingt ans.

« 57 km, une heure à mobylette tous les jours, mais on ne voulait pas aller à Toul », explique Philippe. Nicole se levait tous les matins pour chauffer les vêtements de son mari dans un petit four. Toujours unis malgré des moments douloureux de leur vie, ils renouvellent leurs vœux ce samedi, toujours ouverts à accueillir les amis qu’ils ont croisés tout au long de ces années.