Un Sergent Chef Lorrain, victime du Syndrome Afghan
Syndrome Afghan : un militaire mosellan perd la vie
C’est une triste nouvelle que nous apprend Militaires’Actu, celle du décès prématuré de Baptiste, un courageux militaire lorrain. Le texte qui suit a été rédigé par la soeur de Baptiste :
Baptiste P. a débuté sa carrière au 1er régiment d’infanterie de Sarrebourg en 2003 en tant que mécanicien moteur.
Apprécié de ses pairs, volontaire et enthousiaste, il décide d’évoluer et s’investit dans sa fonction en se formant au métier de technicien mobilité terrestre au parc d’entrainement VAB, puis obtient la qualification de monitorat technique d’intervention opérationnelle rapprochée.
Il devient Chef d’équipe mobilité terrestre, Responsable du parc Guépard, Chef de Groupe Proterre.En 2008 il intègre le 8e RMAT de Mourmelon le Grand en qualité de Sergent Chef. En août 2017 il est muté au 40ème Régiment de Transmissions de Thionville. Sa carrière a été entrecoupée de diverses Opex : Tchad, Côte d’Ivoire à deux reprises, Guyane, Nouvelle Calédonie, et l’Afghanistan…
…L’Afghanistan où il a rencontré la mort, non la mort fantasmée, mais la mort dans sa réalité crue. Cette rencontre qui se fait lorsque le soldat est blessé, pris sous le feu, ou témoin de la mort ou de la blessure d’un camarade ou d’un tiers. Cette rencontre qui l’a laissé sans mot, dans un véritable chaos intérieur. Une expérience terrible.
Suite à ces traumatismes, le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) cette blessure psychique qui ronge les soldats à leur retour du théâtre des opérations, ce mal invisible qui hante les militaires, l’a envahi et l’a rongé de l’intérieur.
Agoraphobie, cauchemars à répétition et hypervigilance (le fait d’être en « mode guerre » en permanence, comme en Afghanistan) ont rythmé son quotidien. Comme beaucoup de soldats atteints de SSPT il s’était muré dans le silence. Il était resté mentalement en Afghanistan.A défaut d’une vie « normale », car le traumatisme était imprimé à vie, il avait retrouvé une vie « acceptable » et avait été reconnu victime de guerre. Malgré un soutien psychologique, il n’a pas réussi à surmonter cette blessure invisible et a décidé d’abréger ses souffrances intérieures le 24 mai 2019.
Ce militaire de 35 ans laisse derrière lui sa femme, ses enfants, et sa famille anéantis.
Sa famille transmet son respect à tous ses frères d’armes.
Pour les personnes souhaitant lui rendre un dernier hommage, une bénédiction sera donnée ce vendredi 31 mai à 15h en l‘Eglise de Francaltroff (57670).
Nous présentons nos sincères condoléances à sa femme ses enfants et ses amis qu’il repose en paix…